Jeunes diplômés : une insertion record sur le marché du travail

Les jeunes diplômés s’insèrent de mieux en mieux sur le marché du travail, selon l’APEC (Association Pour l’Emploi des Cadres). Un tableau radieux assombri par des disparités croissantes entre les filières.

 

Les jeunes diplômés (bac+5 et plus) s’insèrent plus rapidement et dans de meilleures conditions sur le marché du travail, selon l’étude annuelle de l’APEC parue en avril 2019. 76% des jeunes ont un emploi six mois après la fin de leurs études (+6 points par rapport à la promotion précédente) et 85% au bout d’un an.

 

“Le marché de l’emploi cadre est très dynamique, avec des embauches de plus en plus nombreuses, et cette tendance devrait se poursuivre en 2019”, souligne Gaël Bouron, responsable adjoint du pôle études à l’APEC. Les raisons de cette situation très favorable pour les jeunes diplômés de Masters : la recherche croissante des entreprises en profils qualifiés.

 

Insérés plus rapidement, les jeunes ont également un parcours plus linéaire : 62% des diplômés occupent toujours leur premier emploi un an après leur diplôme (+2 points). Ces jeunes stabilisés gagnent plus que les jeunes qui ont changé d’emploi ou sont à la recherche d’un nouvel emploi. Leur rémunération brute annuelle s’élève à 31.500 euros, contre 28.400 pour les autres. D’une manière générale, les jeunes diplômés jugent plus favorablement leur salaire, alors même que leur rémunération brute annuelle médiane, à 30.000 €, est identique à celle de la promotion précédente.

 

Les conditions d’emploi sont également meilleures : plus de 6 jeunes diplômés sur 10 sont cadres et près de 7 sur 10 en CDI. Cette embellie s’accompagne d’une meilleure adéquation de l’emploi occupé avec la discipline de formation (+5 points) et le niveau de qualification (+4 points). Près de 8 jeunes sur 10 jugent d’ailleurs leur emploi conforme à leurs aspirations personnelles.

 

“La situation empire pour ceux qui sont laissés de côté”

Ce tableau idyllique peine cependant à masquer des disparités de plus en plus présentes. 88% des diplômés en droit, économie et gestion sont en emploi au bout d’un an, soit une hausse de 4 points, quand l’employabilité des diplômés en sciences humaines et sociales baisse de 7 points, à 81%. Les femmes sont également surreprésentées parmi les jeunes diplômés qui n’ont pas trouvé d’emploi au bout d’un an. Elles représentent 64% d’entre eux, contre 44% lors de l’étude précédente. Un écart qui s’explique, selon Gaël Bouron, par le fait qu’elles sont plus nombreuses dans les filières où l’employabilité est moindre.

 

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Surtout, l’écart se creuse entre ceux qui réussissent et la minorité qui ne parvient pas à s’insérer, pour qui la situation va en s’empirant. Parmi les jeunes qui n’étaient pas en emploi 6 mois après leurs études, seuls 55% le sont au bout d’un an. A contrario, les jeunes en emploi à 6 mois le sont encore à un an dans 94% des cas.

 

“La situation empire pour ceux qui sont laissés de côté. C’est la première fois que nous observons cette tendance. Leur vision de l’avenir est aussi plus pessimiste que la promotion précédente, car les disparités sont plus dures à vivre quand la situation globale s’améliore”, explique Gaël Bouron.

 

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Le nombre d’entretiens obtenus ainsi que le nombre d’entreprises où des entretiens ont été passés par ces jeunes en difficulté sont tous deux en baisse. En parallèle, “l’idée de devoir faire des concessions pour obtenir un emploi s’est généralisée : le taux de jeunes qui n’en accepte aucune tombe cette année à zéro”, précise l’étude. Pour Gaël Bouron, “ce tableau contrasté prouve l’importance de l’accompagnement des jeunes diplômés dans leur recherche d’emploi”.

 

Source : https://start.lesechos.fr/emploi-stages/recrutements-entretiens/jeunes-diplomes-une-insertion-record-sur-le-marche-du-travail-14851.php

 

Florent LAIK